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Les cahiers du sens
Le mystère, 2012

Notes de lecture

SHIZUE OGAWA, Une âme qui joue (traduit de l'anglais par Michèle Duclos et Jacqueline Starer, Éditions À Bouche perdue, collection Pangée, 2010, 180 pages), prix non mentionné (Maison Internationale de la Poésie Arthur Haulot, Belgique).

Shizue Ogawa vit actuellement dans l'ouest du Japon et c'est à l'occasion des Biennales Internationales de Poésie, à Liège, qu'elle a rencontré Jacqueline Starer, l'une de ses deux traductrices françaises*. Michèle Duclos et Jacqueline Starer ont travaillé leur version française à partir de la traduction anglaise de Donna Tamaki, et, cette dernière étant faite en étroite collaboration avec l'auteure, on imagine qu'elle reflète assez fidèlement la version japonaise ; ceux qui lisent le japonais pourront d'ailleurs le vérifier car cette édition est bilingue. Certaines traductions sont aussi le fruit de la collaboration avec Alfred Balcaen et Jean-Luc Wauthier (le rédacteur en chef de l'octogénaire Journal des Poètes). La préface de Jacqueline Starer et la quatrième de couverture de Michèle Duclos sont de belles invitations à lire ces textes dont l'univers surréaliste est plus proche de celui « des poètes belges ou d'un Magritte que des surréalistes parisiens » (Michèle Duclos). Les extraits que je vous propose ici n'illustrent pas forcément cette affirmation, mais ce sont ceux que j'ai choisis parce qu'ils m'ont touché : « Je rentre mes mots dans ma gorge sèche / et ne transmets qu'avec mes yeux / l'entente que je souhaite établir avec vous » (p. 49). « La culpabilité / elle frotte les pattes arrière comme une bête / et me supplie de ne pas la tuer » (p. 81). « Ce fut une bonne journée », as-tu dit. / « Tu peux me dire pourquoi ? » / « Parce qu'on a pu à nouveau cette année / écouter ensemble le bruit des insectes. » (p. 89). Shizue Ogawa a reçu en 2011 le prix international de poésie Antonio Viccaro.

CHRISTOPHE FORGEOT


*Elle y rencontra Michèle Duclos la même année.