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L'ouvre boîte à poèmes
n°92, mai 2012

Le grain de sel de Coryne

 

UNE ÂME QUI JOUE de Shizue OGAWA - Choix de poèmes
Traduit de l'anglais par Michèle DUCLOS et Jacqueline STARER
Éditions « À BOUCHE PERDUE », Collection Pangée
Prix International de Poésie Antonio Viccaro 2011

Shizue OGAWA est née au Japon, en 1947, dans l'Île d'Hokkaïdo. Spécialiste de John KEATS, - (poète anglais romantique (1795-1821) chantre de la nature sauvage synonyme de pureté et de liberté), elle enseigne la littérature anglaise à l'université du Kansaï et à Osaka. La poésie est une seconde nature pour cet auteur, dont le flux artistique a jailli dès son enfance, telle une mystérieuse rivière, faisant partie intégrante de son individualité.

Se démarquant du style traditionnel japonais, l'auteur offre à son expression une liberté totale, une communion de son être avec la nature, les éléments, et le poème naît de son ressenti Elle pratique une sorte de visualisation mentale, soit sur un lieu, faisant surgir une musique, soit sur une musique, donnant naissance à l'écriture et prenant plaisir à l'offrir à son entourage.

L'auteur s'inspire de différentes cultures et de la poésie occidentale et chaque lieu est, pour elle et en elle, une immersion totale, nécessaire à son expression. Devant chaque site, elle s'imprègne de l'atmosphère des lieux, comme en faisant partie et jouant un rôle. Elle écrit sans avoir conscience de son style - comme une terre absorbant l'élément vital - et découvrira, plus tard, que ce sont des poèmes. Étant soucieuse de la traduction de ses écrits, elle est heureuse de constater que celle-ci est le fidèle reflet de sa pensée et, en même temps, consciente du travail ardu de la traduction du japonais à l'anglais et au français.

Outre la beauté des signes de l'écriture japonaise, face à sa traduction en français, la poésie de l'auteur est non dénuée d'ironie, de nostalgie, de subtilité, de sérénité et possède un large éventail de sujets : La boîte aux lettres (1 et 2), Les poivrons, Maison d'été, Le fabriquant d'arc en ciel, Broderie, Votre blouse bleue, etc. qui sont narrés comme de petits contes oniriques, imagés et dialogués, dans lesquels elle s'implique. Son imaginaire va, alors, créer des petites saynètes amusantes, ironiques, profondes, ou métaphysiques, - n'oublions pas qu'elle est au cour de tous les arts de la culture japonaise - entraînant le lecteur dans son sillage.

Décliné en quatre volets : L'Eau, Les Flammes, Les Sons et Volumes suivants divers, cette fée de l'imaginaire et du réel, égrène sa « petite symphonie intérieure » en une délivrance légère, intemporelle, presque éthérée, et nous invite à écouter, à jouer et à vibrer, avec elle, au « chant divin de la création et de l'humain ».

CORYNE HAUTEMAISON


*Elle y rencontra Michèle Duclos la même année.